Cardinal Désiré-Joseph Mercier
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Éléments biographiques
Généalogie
Mercier François-Joseph (son grand-père paternel): né à Braine-l'Alleud, le 24 janvier 1771, décédé le 18 juillet 1841. Aîné des six enfants de Mercier François-Joseph et de Tumerelle Marie-Françoise. Epoux de Hulet Marie-Thérèse-Ghislaine. Eut 6 enfants dont Mercier Paul-Léon-Hubert père de Mercier Désiré-Félicien-François-Joseph,le Cardinal Désiré-Joseph Mercier. Percepteur des contributions, secrétaire de canton, maire de Braine-l'Alleud pendant 34 ans, conseiller provincial du Brabant.
Mercier Paul-Léon-Hubert (son père): né à Braine-l'Alleud, le 19 juillet 1808 et y décédé le 11 décembre 1858. Cinquième des 6 enfants de Mercier François-Joseph et de Hulet Marie-Thérèse-Ghislaine. Epoux de Croquet Anne-Marie-Barbe avec laquelle il se maria, le 10 octobre 1842. Père de Mercier Estelle (née le 6 août 1843), Emérence (née le 15 décembre 1845), Clara (née le 16 juillet 1848), Léontine (née le 1er mars 1850), Désiré-Joseph (né le 22 novembre 1851), Jeanne (née le 29 octobre 1853), un enfant né prématurément et mort le jour de sa naissance), Elise (née le 3 février 1856) et Léon (né le 15 juin 1857). Artiste-peintre, élève de Navez. Négociant et industriel. Prit part à la Révolution de 1830. A habité "château du Castegier"(voir Place Cardinal Mercier)
Jeunesse
Désiré Félicien François Joseph Mercier est né au château du Castegier à Braine-l'Alleud, cinquième enfant et premier garçon de Paul Mercier, commerçant, et de Barbe Croquet (soeur d'Adrien Croquet, un prélat désigné pour l'Oregon où il arriva le 21 octobre 1859, et s'installa l'année suivante à la réserve indienne de Grand Rond).
Prêtre
Il est ordonné prêtre le 4 avril 1874 et obtient son docteur en théologie en 1877. Avec l'appui du pape Léon XIII, il introduisit en Belgique l'enseignement de la philosophie thomiste. À ce titre, il est considéré comme le principal artisan du néo-thomisme. Conscient du fait que la décadence de la scolastique doit être imputé à l'ignorance des sciences positives, Désiré-Joseph Mercier entreprend de rénover la philosophie naturelle du thomisme, à savoir la psychologie et la cosmologie. Critiquant Descartes, il pense que la psychologie d'Aristote et Thomas d'Aquin se montrent en harmonie parfaite avec toutes les expériences scientifiques et fournit le cadre d'une vraie « philosophie scientifique ». De l'œuvre philosophique des modernes, il retient la méthode critique qui traite de la valeur de nos connaissance et du fondement des sciences. Il soumet donc le thomisme à cette méthode. Il ressort de sa Critériologie que le réalisme modéré de Saint Thomas est la vraie solution du problème. Enfin, Désiré-Joseph Mercier décide d'abandonner le latin et d'exposer le thomisme en français, ce qui provoqua des remous au Vatican et le fit suspecter de modernisme. Néanmoins, il prouve son attachement à l'esprit latin : « La Belgique sera latine ou elle ne sera pas »1 Professeur de philosophie à l'Université catholique de Louvain, sa chaire fut transformée en Institut supérieur de philosophie en 1889. Cet institut est à l'origine d'une école philosophique originale dont la revue Néo-scolastique, dirigée par Désiré-Joseph Mercier lui-même, fut l'organe de diffusion principal. Il participa également à la rédaction du Code social chrétien, composé par des sociologues d'une association chrétienne sous sa présidence. Il devint président du séminaire Léon XIII, le 27 juillet 1892.
Évêque et cardinal
Nommé archevêque de Malines le 21 février 1906, il fut consacré le 25 mars de la même année et succéda au cardinal Goossens. Créé cardinal en 1907 avec le titre de cardinal-prêtre de Saint-Pierre-aux-Liens, il dirigea son diocèse pendant la difficile période de la première guerre mondiale. Dans l'après-guerre, il fut un des artisans du rapprochement avec l'Église anglicane par les Conversations de Malines et fut un des ardents partisans du père Vincent Lebbe dans son action en Chine. Ayant de très nombreux neveux et nièces, il fut en 1909 parrain de Madeleine Marchand.
Le Cardinal Mercier s'est opposé aux conséquences qu'entrainait le mouvement flamand, en particulier en ce qui concernait l'Université de Louvain. Roland Ferrier disserte de Quelques figures ecclésiastiques du mouvement wallon dans Église et wallonie, EVO, Bruxelles, 1983, pp. 71-137. Et cite quelques indices des sentiments wallons du Cardinal 2. Plusieurs militants wallons, surtout à cette époque, étaient, à l'image du Cardinal Mercier (si le terme « patriote wallon » peut convenir), à la fois patriotes belges et « patriotes » wallons.
Collège Cardinal Mercier
Le Cardinal a laissé son nom au Collège Cardinal Mercier, établissement scolaire primaire et secondaire dans sa commune natale de Braine-l'Alleud. L'idée de cette école revient d'abord au doyen de Braine-l'Alleud qui avait ensuite obtenu l'accord du Cardinal Mercier pour bâtir une école. Un tout jeune prêtre, l'abbé René Verbruggen, se verra chargé par le cardinal le 23 septembre 1923, jour même de son ordination, la tâche de superviser la création du Collège et d'en devenir le premier directeur. L'école ouvrira en mai 1924 avec quatre élèves dans des installations temporaires, son site toujours actuel, reprenant un modèle de campus avec des pavillons, n'étant pas encore construit. Le Cardinal Mercier ne verra pas l'achèvement des travaux. Il s'y est rendu en novembre 1925 pour constater l'avancée du chantier avant de décéder deux mois plus tard. Le Collège Cardinal Mercier est aujourd'hui le plus grand établissement scolaire de Braine-l'Alleud et accueille près de 2700 élèves.
Illustrations
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Réception du 29 avril 1906
Jubilé d'or du Cardinal Mercier (lundi 9 juin 1924)
"Le lundi de la Pentecôte, 9 juin, c'est à l'Ermite que les cérémonies ont commencé. La localité était très pavoisée. On lisait partout des chronogrammes et des cartons disant: " Vive le cardinal des ouvriers!", " Vive l'intrépide défenseur des déportés", etc... Lorsque vers 8 heures 1/2, l'auto du cardinal est arrivée place de l'église, toute la paroisse y était massée. Le cardinal descendit de voiture et fut d'abord complimenté par monsieur le curé qui dit toutes les raisons qu'ont les fidèles du diocèse de s'incliner respectueusement devant le plus éminent des Belges. La commune de Braine-l'Alleud, dit-il, est fière d'avoir vu naître un homme aussi illustre..."
"Le président du conseil de fabrique,M.Pays, puis le président de la confrérie du Saint-Sacrement, M.Houssu, prirent ensuite la parole et, en termes excellents, exprimèrent leur admiration pour le primat de Belgique. Une vibrante "Brabançonne" termina cet hommage spontané."
"Puis, un cortège original se forma pour accompagner le héros de la fête jusqu'à Braine-l'Alleud. Une trentaine de cavaliers arborant les couleurs nationales ou celles de Braine-l'Alleud, en sautoir, leurs chevaux harnachés aux mêmes couleurs précédèrent l'auto..... Le cardinal voulut faire à pied, le trajet de l'Ermite au hameau de Mont-Saint-Pont.... Tout le long de la route, les habitants s'agenouillaient au passage du cardinal Mercier qui tout souriant, leur prodiguait sa bénédiction."
"C'est dans cet ordre qu'à 9h 15 le cortège déboucha près de l'église à Braine-l'Alleud. Le cardinal fut reçu à la porte du presbytère par M.le doyen Glibert : il avait revêtu la soutane cardinalice et la "Cappa magna" de pourpre. La foule se précipita et le cardinal Mercier qui paraissait très heureux, serra les mains qui tendaient vers lui et bénit le peuple prosterné."
" Quelques instants après un cortège, précédé de la croix et composé de tous les prêtres du doyenné sortit du presbytère pour conduire le cardinal à l'église. Nous notons encore la présence du général Rucquoy, de M.le comte Carton de Wiart, de M.Pierre de Burlet, député, de M.le doyen Tessens de Molenbeek, du notaire Brabant de Genval, MM.les doyens Mary, Mottard et Dacosse, la droite du conseil communal, composée de Melle Sevrin et de MM.Rayez, Louis Allard et Pays, puis le notaire Gillis, le capitaine baron Snoy, la comtesse de Robiano, MM.Van Ham, Mercier, Constantin de Burlet,...."
" Ce cortège pénètre à l'église qui est déjà comble. Le temple est décoré avec bon goût. A toutes les colonnes sont accrochées des oriflammes aux couleurs nationales ou à celles des confréries, des cercles,... Le choeur est brillant de lumières et au centre, est suspendue une couronne à laquelle se rattachent des banderoles qui forment dôme." ("La Libre Belgique" du mardi 10 juin 1924)